Au 8ème siècle avant notre ère naissait la mère de nos démocraties modernes : la démocratie athénienne.

L’oligarchie qui concentrait tous les pouvoirs fit place à un régime politique favorisant la participation des citoyens à la vie publique. Un nouveau modèle de société était né, fondé sur l’égalité. Tous les citoyens devenaient égaux devant la loi.

Le 25 janvier 2015, les grecs ont porté à la tête de leur pays une coalition de gauche radicale menée par Alexis Tsipras, leader du parti Syriza, qui a fait de la lutte contre l’austérité son principal cheval de bataille.

En menant la gauche radicale à la victoire, les grecs viennent d’envoyer un fort signal à l’Europe : celui d’un peuple las de l’austérité imposée par Bruxelles, celui d’un peuple fatigué de voir sa politique nationale gouvernée de l’étranger, celui d’un peuple victime des inégalités grandissantes, celui d’un peuple qui souhaite renouer avec son identité, sa dignité, son indépendance et sa liberté.

Quelles conséquences devons-nous tirer, nous français, de ce sursaut démocratique du peuple grec ?

Avec 36% des voix, le parti radical de gauche Syriza a largement remporté les élections législatives en Grèce.

Alexis Tsipras souhaite redonner à la Grèce l’oxygène et la liberté qui lui manquent.

En effet comment un pays peut-il être libre lorsque sa dette dépasse 175% de son produit intérieur brut et qu’il vit sous la tutelle de ses créanciers étrangers ?

La crise grecque résulte de nombreux facteurs : le gonflement de la dette publique pour renflouer les banques dès 2007 sans aucun contrôle des pouvoirs publics ; des mesures de relance de l’économie coûteuses et sans les effets escomptés.

En outre, la politique communautaire en matière de fiscalité a eu pour lourde conséquence de favoriser la baisse des prélèvements obligatoires dans les pays de la zone euro. Les états ont été également contraints par Bruxelles de se financer sur les marchés plutôt qu’auprès de la Banque centrale européenne (BCE).

Enfin, l’incurie des majorités politiques successives, tant de gauche que de droite, a favorisé l’aggravation des déficits et débouché sur une profonde crise institutionnelle en Grèce.

C’est un véritable signal d’alerte que les grecs viennent de lancer aux peuples d’Europe en portant la gauche radicale au pouvoir.

C’est le cri d’un peuple déterminé à s’opposer à l’austérité imposée par les marchés ; le cri d’un peuple déterminé à mettre fin aux inégalités et aux privilèges qui rongent son modèle de société ; le cri d’un peuple qui souhaite mettre un terme à la gestion calamiteuse des deniers publics érigée en modèle de gouvernement.

C’est enfin, et surtout, le cri d’espoir de tout une nation qui souhaite renouer avec les mamelles de la démocratie qu’elle a contribué à éveiller afin de recouvrer sa liberté.

Nous français, devons être attentifs à la situation grecque car nous avons, en tant qu’européens, un devoir de solidarité avec le Peuple grec.

Nous français, devons aussi veiller à la gestion rigoureuse de nos deniers publiques, à la rénovation en profondeur de nos Institutions, à la réduction de certains privilèges ainsi qu’à la réduction des inégalités croissantes qui se creusent entre les plus riches et les plus pauvres de nos concitoyens.

Nos amis grecs ont une formidable opportunité de changer leur destin et de renouer avec l’idéal européen.